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L’interculturalité, autrefois perçue comme une discipline isolée, s’impose désormais comme un pilier incontournable des pratiques cliniques modernes. Les flux migratoires contemporains, souvent alimentés par des systèmes économiques exploitant une main-d’œuvre sous-payée, confrontent les thérapeutes à des populations dont les symptômes psychiques sont profondément influencés par des représentations culturelles spécifiques.
La dépression, en tant que trouble psychique, illustre parfaitement cette interaction entre psychopathologie et culture. En Occident, elle s’exprime généralement par un sentiment de culpabilité et d’auto-accusation, ancrés dans une dynamique introspective. En revanche, chez les populations migrantes, elle se manifeste souvent de façon plus soudaine, à la suite d’un événement perturbant les équilibres sociaux et familiaux. L’introspection, centrale dans le cadre occidental, laisse place à des manifestations somatiques et relationnelles marquées.
La reconnaissance de ces variations culturelles est essentielle pour affiner le diagnostic, construire une alliance thérapeutique solide et proposer des interventions réellement adaptées. Lorsque le codage culturel n’est pas pris en compte, la souffrance du patient peut s’amplifier, favorisant des stratégies d’évitement, comme l’addiction, en quête d’un soulagement temporaire.
Cette présentation examine les implications du codage culturel dans l’approche clinique de la dépression chez les populations migrantes. Elle met en lumière l’importance de l’interculturalité en tant qu’outil de compréhension et de soin, soulignant la nécessité d’une posture thérapeutique sensible et ajustée. À travers une réflexion approfondie et des exemples cliniques, elle invite à repenser les pratiques pour mieux répondre à ces enjeux complexes.
